Astéracées

Dégâts des pucerons sur les astéracées

Astéracées des grandes cultures (tournesol)

Sur tournesol, les dégâts occasionnés par le puceron du prunier (Brachycaudus helichrysi) sont souvent spectaculaires. La présence de colonies entraîne une crispation du feuillage qui est d’autant plus forte que les pullulations de pucerons sont précoces, aux stades 2 à 3 paires de feuilles voire plus tôt. La perte de rendement peut atteindre 4 q/ha. Ces crispations peuvent créer des sites favorables à la germination des spores de sclérotinia. En cas d’attaque de pucerons, une intervention insecticide peut se justifier. Les produits autorisés en traitement foliaire sont efficaces. La pulvérisation doit être appliquée tôt, au début ou juste avant la phase de multiplication exponentielle des populations. Les colonisations de pucerons ayant lieu après le dégagement du bouton floral ne sont plus à craindre.

Le tournesol attire de nombreux insectes à la recherche de pollen, de nectar ou d’exsudats, en particuliers les abeilles. Les traitements contre les pucerons doivent donc être réalisés en dehors des périodes de butinage, le soir de préférence. Les produits homologués portent tous la mention  « sans danger pour les abeilles ».

Astéracées des cultures maraîchères (laitue, chicorée, endive, artichaut, salsifis)

Plusieurs pucerons s'attaquent aux feuilles des salades: le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), le puceron de la laitue (Nasonovia ribisnigri), le puceron des feuilles des groseilliers (Hyperomyzus lactucae). Ces espèces présentes pendant toute la durée de la culture, sont plus nuisibles en pépinière et en début de culture. Le puceron laineux des racines de laitue (Pemphigus bursarius) et le gros puceron des racines de laitue (Protrama flavescens) attaquent les racines. Ils produisent des colonies denses, grisâtres et couvertes d’une pulvérulence blanche. Ces colonies sont localisées au collet des plantes avec une dispersion possible sur tout le système racinaire. Les ailés de Pemphigus bursarius colonisent les cultures de salades à partir de Juin. Beaucoup d’autres espèces de pucerons appartenant au genre Trama vivent sur les racines ou au collet des salades. Elles sont généralement difficiles à identifier. Parmi les viroses affectant les salades (laitue, chicorée, endive), la mosaïque de la laitue (LMV) est la plus largement répandue. Elle est disséminée par de nombreuses espèces de pucerons dont le puceron vert du pêcher (Myzus persicae). Sur jeune plant, elle se manifeste par des marbrures décolorées, un limbe asymétrique avec des dentelures aiguës et irrégulières ; en attaque plus tardive, elle prend une coloration verte avec des feuilles déformées, une plante chétive et qui ne pomme pas. La lutte raisonnée contre les pucerons du feuillage de la laitue nécessite des observations hebdomadaires. Le seuil d’intervention aphicide est de 10 à 20% de laitues hébergeant une colonie de pucerons.

Les pucerons sont les ravageurs les plus importants des cultures d’artichaut, en particulier ceux qui s’attaquent aux capitules car ils peuvent compromettre gravement la valeur de la récolte. Le puceron noir de la fève (Aphis fabae) déforme très rapidement les feuilles colonisées et entraîne le développement de fumagine. Le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi) se localise entre les bractées qui rougissent et durcissent. Le puceron vert de l'artichaut et du cardon (Capitophorus horni) et le puceron du chardon (Brachycaudus cardui) se trouvent sur la face inférieure des feuilles mais n’occasionnent aucune déformation. La lutte aphicide doit être précoce et soutenue afin d’obtenir une culture saine avant le début de la récolte qui, par sa durée, rend les derniers traitements difficiles à planifier. Les viroses ne posent pour l'instant pas de problèmes sérieux aux cultures d’artichauts.

Sur salsifis, enfin, on peut craindre les dégâts du puceron noir de la fève (Aphis fabae) sur le feuillage et des pucerons des racines (Trama spp., Protrama flavescens) qui se localisent au collet et à la partie supérieure des racines. La présence de ces derniers est révélée par la substance cireuse et blanchâtre dont certaines espèces se recouvrent. Leurs colonies prolifèrent en juin sur les jeunes racines. Des infestations peuvent se produire aussi en fin de saison mais présentent alors moins de gravité. La lutte contre les pucerons des racines est difficile. Les arrosages bien conduits peuvent aider à les contenir car leur prolifération est  favorisée par la sécheresse.

Une stratégie de lutte contre les pucerons de l'artichaut a été mise au point en Bretagne

Menée sur plusieurs années, une stratégie de lutte a conduit à une diminution globale des populations de pucerons de l'artichaut:

  • En fin d'hiver et au début de printemps, la lutte n'est envisagée qu'au seuil de 10 pucerons verts   par feuille ou si le puceron noir est présent
  • Du printemps au début de l'automne, la lutte est raisonnée par l'utilisation du seuil de traitement  et la sélection d'insecticides respectueux de la faune auxiliaire (coccinelles, chrysopes, ...)
  • En fin d'automne, la lutte consiste à éviter l'extension des foyers pendant l'hiver

Date de modification : 12 avril 2024 | Date de création : 09 juillet 2014 | Rédaction : Maurice Hullé, Evelyne Turpeau, Yvon Robert, Yves Monnet, Charles-Antoine Dedryver