Pucerons et diptères : clepto-trophobiose

Pucerons et diptères : clepto-trophobiose

Les pucerons excrètent le miellat, excédent alimentaire liquide composé principalement de sucres et d’acides aminés. Les gouttelettes produites (voir video) et expulsées par l’anus des pucerons se déposent parfois en grande quantité sur le feuillage des végétaux.

Nombreux sont les insectes qui en profitent et viennent de jour comme de nuit lécher ou aspirer cette manne sucrée (voir vidéo). Certains comme les fourmis ont appris à solliciter activement les pucerons à l’aide de leurs antennes avec lesquelles elles tapotent l’abdomen de ces homoptères. Elles provoquent ainsi l’émission d’une goutte de miellat, aussitôt absorbée.

Si ce comportement est connu de longue date chez les fourmis, il a pu être récemment observé chez quelques diptères du Genre Fannia (F. serana et F.armata) et dans une moindre mesure chez un Bibionidae (Dilophus febrilis) aux Pays Bas sur des pucerons de l’érable (J.A. van Erkelens).

Fannia manicata prospectant une colonie de Tuberolachnus salignus
La mouche Fannia sur une colonie de Tuberolachnus salignus
Fannia manicata
Fannia manicata absorbe la goutte de miellat

En France ce phénomène a été observé deux ans de suite sur un puceron du saule (Tuberolachnus salignus) (voir video). Le diptère concerné était Fannia manicata (Identification M. Martinez). Si le Genre Dilophus était présent, la sollicitation stimulante n’a pas été observée chez ces diptères.

Dilophus sp
Dilophus sp

Dans le cas de Fannia manicata, ce sont les pattes antérieures qui par tapotements provoquent l’émission du miellat. Toutefois, contrairement aux fourmis qui ont développé une relation mutualiste avec les pucerons, ces diptères ont une relation seulement opportuniste (Clepto-trophobiose).

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Date de modification : 14 juin 2024 | Date de création : 03 octobre 2013 | Rédaction : Bernard Chaubet