P. passerinii

Phloeomyzus (Schizoneura) passerinii (Signoret, 1875)

Puceron lanigère du peuplier
Phloeomyzus passerinii : larves
Phloeomyzus passerinii : ailé
Phloeomyzus passerinii : colonie
Phloeomyzus passerinii : fumagine

Caractères morphologiques

1,2 à 1,9 mm.
L’espèce présente une morphologie unique comportant plusieurs caractères archaïques comme la présence de cornicules rondes à peine perceptible, une cauda semi-circulaire réduite et une plaque anale arrondie. Elle possède également deux larges plaques cirières sur la partie dorsale postérieure de l’abdomen (urite post-corniculaire 7) d'où le nom de lanigère.
Aptère : vert clair recouvert d’une cire blanchâtre, antennes à cinq ou six articles.
Ailé : thorax noir et abdomen vert clair, ailes disposées à plat au repos, une seule bifurcation visible sur la nervure médiane des ailes antérieures, antennes composées toujours de six articles sans rhinaries secondaires.

Cycles biologiques

Holocyclique monœcique.
Toutefois, l’espèce peut maintenir des populations parthénogénétiques pendant l’hiver qui peuvent même prédominer dans les régions à hiver doux.

Plantes hôtes

Principalement Populus nigra, P. deltoides, P. x euramericana. La présence de l’espèce est également citée sur P. suaveolens, P. ciliata, P. maximowiczii et P. tremuloides.
En conditions naturelles, il se développe dans les zones de ripisylve privilégiées par le peuplier noir (P. nigra).
En peupleraie, l’espèce privilégie les peupliers hybrides euraméricains (P. x euramericana) qui présentent toutefois une sensibilité variée selon les génotypes.

Particularités

P. passerinii se développe dans les anfractuosités de l’écorce du tronc et de la base des branches de peupliers de grande taille, préférentiellement au niveau du tiers supérieur de l’arbre. P. passerinii s’alimente aux dépens du parenchyme cortical et ne cause pas de galles apparentes.

Incidences agronomiques

Les pullulations peuvent être particulièrement dévastatrices en peupleraie.
P. passerinii semble s’attaquer à des arbres situés sur des stations riches et bien drainées. Les arbres attaqués ont un âge supérieur à 6 – 7 ans (circonférence voisine de 90 cm).
Les premiers signes d’attaque sont difficiles à détecter puisque les premières colonies apparaissent dans les crevasses de l’écorce au niveau du tiers supérieur du tronc (i.e. zone d’insertion des branches basses).
En cas de forte pullulation, les colonies s’étendent jusque dans la partie basse du tronc, le recouvrant complètement d’un feutrage blanchâtre constitué de cire sécrétée par l’insecte.

Les conséquences sont multiples :

  • perte d’élasticité de l’écorce aboutissant à des craquelures caractéristiques connues sous le nom de ‘peau de lézard’
  • nécroses corticales entourées de bourrelets cicatriciels
  • mortalité de branches basses
  • absence de débourrement et mort l’année suivant l’infestation (jusqu’à 70 % des arbres d'une parcelle).

Après une infestation sévère, présence de fumagine donnant au tronc une couleur noire caractéristique.

Ennemis naturels

Prédateurs :

Voir aussi

Date de modification : 23 mai 2024 | Date de création : 09 janvier 2013 | Rédaction : Sophie Pointeau