Rosacées

Dégâts des pucerons sur les rosacées (arbres fruitiers, fraisier, framboisier)

Dégâts des pucerons sur les rosacées (abricotier, cerisier, pêcher, poirier, pommier, prunier)

Sur pêcher et abricotier, le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) le plus fréquent, provoque des dégâts directs en déformant le feuillage et des dégâts indirects en transmettant des maladies à virus comme la Sharka.

La surveillance de Myzus persicae doit commencer dès le mois de janvier, au gonflement des bourgeons (stade A), lorsque les premiers individus éclosent des œufs d'hiver. Les dégâts dus aux pucerons sont variables selon les variétés. Ils seront visibles dès le mois d'avril, à la chute du calice. En observant deux rameaux par arbre avant que la corolle ne soit visible (stade D), une intervention est nécessaire lorsque 7% des arbres sont porteurs de Myzus persicae.

Sur prunier, les colonies du puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi) et celles du puceron farineux du pécher (Hyalopterus pruni) entraînent une forte crispation précoce du feuillage et la formation de fumagine sur les feuilles et les fruits. Les dégâts dus aux pucerons sont provoqués par les individus présents dès le débourrement des bourgeons floraux, au moment de l'éclosion des œufs d'hiver, et jusqu'à la chute des pétales. Le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) peut être également présent sur prunier. Ces trois espèces peuvent transmettre le virus de la Sharka.

Sur les feuilles de cerisier, le puceron noir du cerisier (Myzus cerasi) entraîne une forte crispation du feuillage, une déformation des rameaux en cours de croissance et surtout leur nécrose et enfin le développement de fumagine. La surveillance des populations du puceron noir du cerisier doit avoir lieu dès le début de développement des boutons floraux et doit être prolongée jusqu'à l'apparition des ailés en mai et juin.

Sur poirier, le puceron mauve du poirier (Dysaphis pyri) entraîne des enroulements de feuille et la présence de fumagine. Les pucerons plus inféodés au pommier comme le puceron vert migrant (Rhopalosiphum insertum) et le puceron vert non migrant (Aphis pomi) peuvent également provoquer des déformations des feuilles. Le phylloxéra du poirier (Aphanostigma piri) s'attaque aux fruits. La surveillance des pucerons doit s'exercer principalement à partir de la chute des premiers sépales, particulièrement si les arbres ont déjà subi des infestations l'année précédente.

Le pommier est colonisé par plusieurs espèces de pucerons : le puceron cendré (Dysaphis plantaginea), le puceron vert non migrant (Aphis pomi) et le puceron vert non migrant (Rhopalosiphum insertum). Leur présence provoque un fort enroulement, une crispation et un jaunissement ou rougissement des feuilles. L'apparition des premières larves de pucerons peut être détectée à partir du gonflement des bourgeons. Les premiers foyers du puceron cendré (Dysaphis plantaginea) doivent être surveillés avant la floraison, dès le stade D, soit à partir du mois d'avril dans le Midi ou trois semaines plus tard dans le Val de Loire. Puis, de juillet à la récolte, l'occupation de plus de 50 % des pousses par le puceron vert non migrant (Aphis pomi) provoque une baisse de la qualité des fruits. La présence du puceron lanigère (Eriosoma lanigerum) doit être détectée entre la chute des premiers pétales et la récolte.

Sur fraisier, le puceron jaune du fraisier (Chaetosiphon fragaefolii) est plus le fréquent. Cette espèce anholocyclique se maintient les hivers doux sur les toutes jeunes feuilles. Au printemps, il colonise l’ensemble de la plante, particulièrement la face inférieure des feuilles qui noircissent et se dessèchent. Lors de fortes pullulations, la croissance des pousses peut être ralentie ou arrêtée nuisant ainsi à  la formation des fruits. Un abondant miellat est excrété sur lequel se développe la fumagine. De plus, ce puceron est un important vecteur de plusieurs maladies virales : la jaunisse du fraisier (SYEV), la frisolée (SCV), la Marbrure (SMV).
D’autres espèces se rencontrent sur les fraisiers. Par ordre de fréquence, on observe le puceron du géranium (Acyrthosiphon malvae), le puceron vert du fraisier (Aphis forbesi) et le puceron jaune du rosier (Rhodobium porosum). On trouve également, mais dans une moindre mesure, les espèces Aulacorthum solani, Macrosiphum euphorbiae, Myzus ascalonicus, M. ornatus et M. persicae.
Aphis forbesi est holocyclique et passe l’hiver sous forme d’œufs. Ceux-ci sont déposés sur les pétioles des feuilles ou sur le collet. Les fondatrices éclosent en mars et engendrent des colonies qui se répartissent sur le collet, le pétiole et la base des feuilles. Les ailés apparaissent à la fin du printemps et colonisent d'autres fraisiers. Aphis forbesi produit un miellat abondant que viennent chercher les fourmis.
Acyrthosiphon malvae, Myzus ornatus, M. ascalonicus, Aulacorthum solani peuvent transmettre des maladies virales sur fraisier.

La stratégie de lutte contre les pucerons se fait à base de lâchers d’auxiliaires car l’utilisation de produits phytosanitaires devient de plus en plus stricte.
Quelques firmes ont développé des produits biologiques adaptés à la culture des fraisiers. Ces produits sont conditionnés pour des lâchers de prédateurs plus généralistes (Chrysoperla carnea, C. lucasina, Aphidoletes aphidimyza, Adalia bipunctata, Coccinella septempunctata) ou des lâchers de parasitoïdes seuls ou en mélange (2 à 6 espèces) (Aphidius ervi, A. colemani, A. matricariae, Aphelinus abdominalis, Ephedrus plagiator, Praon volucre).

Parasitisme (observé en culture) sur les principaux pucerons du fraisier

Test

Deux espèces colonisent fréquemment les framboisiers : le petit puceron des framboises (Aphis idaei) et le gros puceron des framboises (Amphorophora idaei).
Ces deux espèces provoquent au printemps des déformations du feuillage et sa décoloration. Elles peuvent également transmettre des maladies virales. Aphis idaei est très visité par les fourmis.

Date de modification : 12 avril 2024 | Date de création : 09 juillet 2014 | Rédaction : Maurice Hullé, Evelyne Turpeau, François Leclant, Marie-Jeanne Rahn